Page 35 - Manuel de l'activation de la société humaniste
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subsistance incertaine; de l'absence d'aide; du corps sans valeur; de la mode qui bronze sans s’habiller et se cache sans se couvrir; de la radio sans pile; de la maladie chronique; de l'analphabétisme naturel; du bébé nu; de l'enfant malade, abandonné, sans famille et sans certificat de naissance; de la famille de nombreux enfants; de la charité quotidienne; de la charité addictive; de la charité démoralisante; de la nature aride; du monde numérique inactif; de l'absence de voix et de commandement; de la population sédentaire inutilisée; de la population immigrée immobilisée; du manque d’assainissement; de l'odeur des égouts; de la vision des eaux usées; de la mort humiliante; de la faim endémique; de la malnutrition; de la soif; de la sécheresse; de l’eau provenant de larmes; du manque de larmes; de la consommation des miettes; de la dépendance du «Noël Sans Faim»; de la subsistance glanée ou mendiée; de la dignité annulée; du respect aboli; de la citoyenneté empêchée; du droit supprimé; du talent réprimé; de l’estime de soi inhibée; de la raison taillée; du monde de l’incivilité primordiale; du développement sous- humain.
De tels vestiges sont dans les réalités des espaces des portions de population vulnérable rurales, urbaines et ruebaines. Dans les espaces ruraux, ces vestiges sont perçus dans la nature hostile inclémente ; dans l’eau insuffisante; dans l’information confinée; dans la mentalité stagnante; dans la téchnologie rudimentaire; dans le logement perméable aux intempéries et aux vecteurs de maladies létales; dans l'obscurité nocturne; dans l’isolement; dans le «don» et l'épuisement rapide des muscles qui travaillent. Dans les espaces urbains, ils sont identifiés dans la saleté citadine; dans les eaux parfois potable; dans les vêtements donés; dans la mode qui conduit à la discrimination; dans l’humiliation exposée appauvrissant la dignité territoriale; dans les logements sans espace; dans le règlement de l'espace restant et qui ne sert jamais; dans les «coins» d’occasion envahis; dans le trottoir; dans la place publique et dans la ruelle qui loge; dans le mur soutenant le toit de la maison; dans les lieux publics non
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